Le jour déclinant donnait une lumière particulière, douce et tranquille. La météo était parfaite, le soir s’annonçait paisible. Le soleil couchant donnait au relief un jeu d’ombre et de
lumière somptueux, un spectacle magique.
J’avais monté ma tente près du lac, ou d’autres avaient manifestement déjà campé au vu de l’herbe écrasée. Tant mieux, la place était faite, et je dormirais plus à plat.
La nuit fut bonne, fraiche et efficace. Je me réveillais vers les 7h du matin. Mon premier geste fut de tirer les deux fermetures éclairs qui maintenaient la tente et le double toit fermé.
Comme j’ai aimé ce lac trônant au milieu ce cirque minéral et, enneigé par endroit. Le ciel bleu annonçait une belle journée ensoleillée. L’ombre des montagnes projetée sur le lac, se levait
lentement dans une quiétude bienfaisante. La rosée sur l’herbe fraiche et grasse ravissait la multitude d’insectes qui commençaient déjà à s’affairer.
Mes chaussures, laissées négligemment dehors durant la nuit étaient également bien arrosées. Pas grave, elles sècheraient vite.
Je sortis lentement me dégourdir les jambes, appréciant le spectacle à 360 degrés. Un petit café, et je remballais tout dans mon sac.
Sous la fraicheur matinale, je pouvais sentir sur ma peau la chaleur du soleil qui tentait de percer.
Je ne tardais pas à reprendre le chemin, et à regret, au rythme de mes pas alourdis, je quittais l’endroit, tout en jetant par moment un coup d’œil admiratif, sur le lac, la chapelle et le
chemin parcouru, dans un mélange de mélancolie et satisfaction.
Tandis que je continuais l’ascension, je sentais mes jambes plus gaillardes et mon dos plus solide. Une nouvelle énergie. Mes bâtons donnaient le tempo, lent, posé, et mes pas, surs,
confiants, suivaient. A mesure que je m’élevais, le spectacle s’agrandissait, le lac rapetissait.
J’entamais le minéral, cette fois, peu d’herbes accompagnaient le chemin. Quelques joubardes miniatures exhibaient leurs jolies frimousses sur une tige audacieuse, dirigée vers le ciel, et
semblaient dire : hey, j’existe ! Je croisais quelques fleurs d’arnica, bien vaillantes. J’espérais les Edelweiss… qui ne se montrèrent pas.
Quelques rapaces dans le ciel, vautours ? Buses ? J’avoues être bien ignorante à ce sujet, mais les cris des marmottes, leurs échos mettaient l’accent sur l’immensité de l’endroit.